Une société américaine veut ressusciter les morts avec des cellules souches
Les cellules souches sont au cœur de nombreuses études scientifiques. Leur utilisation pourrait permettre de recouvrer la vue, de lutter contre les troubles érectiles ou l’insuffisance ovarienne mais aussi de restaurer la mobilité après un AVC. Des chercheurs américains de la société Bioquark vont aujourd’hui plus loin, beaucoup trop loin selon certains, en prétendant injecter des cellules souches et des protéines dans la moelle épinière de patients en état de mort cérébral. Le but ? Ni plus ni moins que ramener ces individus à la vie ! Le projet, baptisé Re-Anima, n’est pas nouveau et inquiète le milieu scientifique depuis 2016. Mais selon le magazine scientifique STAT, après un premier refus d’essai clinique en Inde, les équipes de Bioquark seraient en passe de mener des tests en Amérique du sud. La société cherche maintenant à recruter 20 patients, dont il est évidemment difficile d’obtenir le consentement.
Testé pour le moment sur des animaux touchés par des mélanomes ou des traumatismes crâniens mais aussi pour lutter contre le vieillissement cutané, ce mélange de cellules souches et de protéines, baptisé BQ-A n’a jamais été testé sur des êtres humains en état de mort cérébrale. La procédure inclut également une thérapie laser et des chocs électriques destinés à recréer les connexions entre les neurones. Une utopie qui inquiète les comités d’éthique et pose de multiples questions : quel pourrait être l’état des patients, à la fois médical et psychologique, dans l’hypothèse d’une réussite de la procédure ? Comment obtenir le consentement de personnes déclarées mortes ? Qu’en est-il des familles ?
Cité par le magazine STAT, le dirigeant de la société, Ira Pastor, très confiant veut néanmoins rester prudent : « Le rétablissement total chez ces patients est effectivement notre objectif à long terme, (…), mais ce n’est pas le but central ni le critère principal de ce premier protocole » Mais alors, que proposent-ils à ces premiers cobayes et à leurs proches ? Selon la neurologue américaine Ariane Lewis, suivie par de nombreux confrères : des espoirs déçus et une déconvenue à la hauteur de ce pari fou.
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