Sous les critiques de Macron, la CEDEAO veut limiter le nombre d’enfants par femme à 3
Les parlementaires de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont affirmé samedi vouloir limiter à trois le nombre d’enfants par femme afin de faire baisser de moitié, d’ici 2030, le taux de fécondité.
Cette déclaration a été faite après que le président français, Emmanuel Macron, ait qualifié les africains de non-civilisés à cause de leur taux de fécondité très élevé.
« Les parlementaires de la Cédéao, de la Mauritanie et du Tchad ont convenu que, d’ici 2030, les parlements devaient inciter les gouvernements à mettre en place des politiques tendant à faire en sorte que chaque femme (…) ait au plus trois enfants pour maîtriser le boom démographique », a déclaré le président du Parlement burkinabè, Salifou Diallo, lors d’une rencontre régionale sur la démographie samedi à Ouagadougou.
Selon les estimations de l’ONU, la population de l’espace CEDEAO aura atteint le 1 milliard d’habitant d’ici 2050. Plus de la moitié de cette population sera constitué par des jeunes.
Bien qu’il a été prouvé qu’un nombre élevé de population dans un pays –surtout si cette dernière est jeune– est une source de richesse, la CEDEAO cherche à limiter les naissances sous les critiques d’Emmanuel Macron et de l’occident.
« Nous estimons que quand on a des taux de croissance économique des pays qui est de l’ordre de 5 à 6% avec un taux de fécondité située à 6 ou 7%, nous sommes dans une situation de démographie non maîtrisée et nous ne pouvons pas espérer de développement avec une telle situation », a martelé M. Diallo.
Selon lui, « il est urgent de contenir la poussée démographique dans l’espace Cédéao pour promouvoir un réel développement viable et durable ».
Les parlementaires devraient, dans leurs Etats respectifs, adopter des stratégies afin de « faciliter un déclin rapide, volontaire, de la fécondité grâce à l’accès universel à la planification familiale, l’augmentation du niveau d’éducation des femmes et le renforcement des efforts pour améliorer la survie de l’enfant », a ajouté M. Diallo.
De son côté, le président du Parlement du Bénin, Adrien Houngbédji, a estimé que « c’est à (nous) qu’il appartient de définir l’équilibre optimal qu’il est indispensable de trouver entre la régulation des naissances et l’amélioration de la qualité de vie de la population active ».
Il s’agira de faire « baisser de moitié » le taux de fécondité et d' »arrimer le taux de croissance démographique, trop fort, avec le taux de croissance économique trop modéré », a déclaré le président de la commission de la Cédéao, Marcel De Souza.
« La jeunesse représente les deux tiers de la population. Cette jeunesse, lorsqu’elle ne trouve pas de solutions, devient une bombe: elle traverse le désert ou la Méditerranée, meurt par milliers pour l’immigration clandestine », a-t-il ajouté.
Avec AFP