Résumé par acte de « Rhinocéros » d’Eugène Ionesco
Au cours de trois actes, les habitants d’une petite ville de province française se transforment en rhinocéros ; en fin de compte, le seul humain qui ne succombe pas à cette métamorphose de masse est le personnage central, Bérenger, une figure de l’homme ordinaire énervé qui est d’abord critiqué dans la pièce pour son alcoolisme, ses retards et son style de vie négligé, puis, plus tard, pour sa paranoïa croissante et son obsession pour les rhinocéros.
Acte I
La pièce commence sur la place d’un petit village de province français. Deux amis se rencontrent dans un café : Jean, un intellectuel éloquent et fier, et Bérenger, un ivrogne simple, timide et bienveillant. Ils se sont rencontrés pour discuter d’un sujet non spécifié mais important. Plutôt que d’en parler, Jean réprimande Bérenger pour son retard et son ivresse, jusqu’à ce qu’un rhinocéros se déchaîne sur la place, provoquant une commotion. Au cours de la discussion qui suit, un deuxième rhinocéros apparaît et écrase le chat d’une femme. Cela génère l’indignation et les villageois se regroupent pour argumenter que la présence des rhinocéros ne devrait pas être autorisée. Une discussion pour savoir s’ils ont vu deux rhinocéros différents ou le même deux fois conduit à une vive dispute entre Bérenger et Jean, qui finit par pousser Jean à s’éloigner en colère.
Acte II
Bérenger arrive en retard au travail au journal local. Daisy, la réceptionniste dont Bérenger est amoureux, le remplace en lui faisant passer en douce une feuille de présence. Au bureau, une dispute éclate entre Dudard, sensible et logique, et Botard, violent et caractériel. Ce dernier ne croit pas qu’un rhinocéros puisse apparaître en France.
Mme Bœuf (épouse d’un employé) raconte que son mari est malade et qu’elle a été poursuivie jusqu’au bureau par un rhinocéros. Botard se moque du mouvement dit de la « rhinocérite » et dit que les gens du coin sont trop intelligents pour se laisser influencer par des discours creux. Un rhinocéros arrive et détruit l’escalier qui mène à la sortie du bureau, piégeant tous les employés à l’intérieur. Mme Bœuf reconnaît le rhinocéros comme étant son mari, transformé. Malgré un avertissement, elle le rejoint en sautant dans l’escalier sur le dos de son mari. Daisy a appelé les pompiers. Les employés du bureau s’échappent par une fenêtre.
Bérenger rend visite à Jean pour s’excuser de la dispute de la veille. Il trouve Jean malade et au lit. Ils se disputent une fois de plus, cette fois-ci sur la question de savoir si les gens peuvent se transformer en rhinocéros, puis sur la moralité d’un tel changement. Jean est d’abord contre, puis plus indulgent. Jean commence à se transformer progressivement. Finalement, Jean proclame qu’ils ont autant le droit à la vie que les humains, puis dit que « l’humanisme est mort, ceux qui le suivent ne sont que de vieux sentimentalistes ». Après s’être complètement transformé, il chasse Bérenger de l’appartement.
Acte III
Bérenger est chez lui en train de faire un cauchemar. Il a peur de se transformer comme Jean, plus tôt. Il boit une gorgée de cognac et se retire au lit. Dudard lui rend visite et ils ont presque le même échange qu’avec Jean plus tôt. Seulement, cette fois, Dudard accepte la transformation et Bérenger résiste à l’idée et défie l’idée de changer.
Daisy arrive avec un panier d’amour. Dudard et Bérenger la désirent tous les deux. Botard, révèle Daisy, a également changé. De nombreux villageois, y compris les pompiers, ont commencé à se transformer. Dudard s’en va, voulant voir de ses propres yeux. Bérenger tente de l’arrêter. Dudard se transforme lui aussi en rhinocéros.
Bérenger déplore la perte de Dudard. Daisy dit à Bérenger qu’ils n’ont pas le droit d’interférer dans la vie des autres. Bérenger dit qu’il la défendra. Il se reproche à lui-même et à Daisy d’avoir contribué, par manque de sympathie, aux transformations de Jean et Papillon, respectivement. Daisy apaise sa culpabilité.
Le téléphone sonne, mais ils n’entendent que le barrissement des rhinocéros au bout du fil. Ils se tournent vers la radio pour demander de l’aide, mais les rhinocéros ont également pris le dessus. Bérenger avoue son amour à Daisy. Elle semble lui rendre la pareille. Ils tentent de mener une vie normale parmi les bêtes. Bérenger suggère qu’ils tentent de repeupler la race humaine. Daisy commence à s’éloigner de lui, suggérant que Bérenger ne comprend pas l’amour. Elle en est venue à croire que les rhinocéros sont vraiment passionnés.
Bérenger gifle Daisy sans réfléchir et se rétracte aussitôt. Bérenger s’exclame : « En quelques minutes, nous avons vécu vingt-cinq ans de vie conjugale ! » Ils tentent de se réconcilier, mais se disputent à nouveau. Alors que Bérenger s’examine dans un miroir à la recherche d’une quelconque preuve de transformation, Daisy s’éclipse pour rejoindre les animaux.
Désormais seul, Bérenger regrette ses actes envers Daisy. Dans sa solitude, il commence à douter de son existence. Il tente de se transformer en rhinocéros mais n’y parvient pas, puis reprend sa détermination à combattre les bêtes en criant : » Je ne capitule pas ! »