Résumé du roman « Une page d’amour » d’Émile Zola
Une page d’amour est le huitième roman de la série des Rougon-Macquart d’Émile Zola, qui se déroule au milieu de la petite bourgeoisie de la banlieue parisienne du Second Empire.
L’histoire se déroule en 1854-1855. Au début du roman, Hélène est veuve depuis 18 mois et vit à Passy , dans la banlieue parisienne , avec sa fille Jeanne, âgée de 11 ans. Son mari Charles Grandjean tombe malade le lendemain de leur arrivée de Marseille et décède huit jours plus tard. Hélène et Jeanne ne sont entrées à Paris que trois fois. De la fenêtre de leur maison, elles peuvent voir toute la ville, qui prend pour elles tout au long du roman un caractère onirique, étranger, romantique et pourtant inaccessible.
Le soir du début du roman, Jeanne tombe malade d’une violente crise. Paniquée, Hélène court dans la rue pour chercher un médecin. Finalement, elle supplie son voisin, le Dr Henri Deberle, de venir soigner Jeanne, et ses soins sauvent la vie de la jeune fille. Plus tard dans la semaine, Hélène va remercier le Dr Deberle et se lie d’amitié avec sa femme Juliette et son cercle d’amis, dont Monsieur Malignon, un bel homme riche et bourgeois exceptionnellement à l’aise dans la société féminine.
Les seuls amis d’Hélène sont deux demi-frères amis de son mari : l’abbé Jouve, officiant à l’église paroissiale de Passy, et Monsieur Rambaud, marchand d’huile et de produits frais. L’abbé demande à Hélène de rendre visite à une de ses paroissiennes invalides, Mère Fétu. Pendant qu’Hélène est dans son appartement sordide, le Dr Deberle passe une visite médicale. Mère Fétu se rend immédiatement compte qu’Hélène et Deberle se connaissent et, les voyant si timides l’un envers l’autre, elle entreprend aussitôt de tenter de les rapprocher. Lors d’une visite ultérieure, Mère Fétu s’arrange pour les laisser seuls ensemble, mais le Dr Deberle part avant que l’un ou l’autre puisse exprimer son attirance.
Juliette organise une fête pour les enfants riches du quartier. Lors de la fête, le Dr Deberle avoue avec passion à Hélène en privé qu’il l’aime. Elle quitte la fête confuse. En contemplant sa vie, Hélène se rend compte qu’elle n’a jamais vraiment été amoureuse ; même si elle respectait son défunt mari, elle ne ressentait aucun amour ni passion pour lui. Elle découvre cependant qu’elle tombe amoureuse du Dr Deberle.
En mai, Hélène et Jeanne commencent à fréquenter l’église, où elles rencontrent régulièrement Juliette. Le docteur Deberle les rencontre fréquemment après la messe, soi-disant pour raccompagner sa femme chez elle, et continue de leur servir d’escorte même les soirs où Juliette n’assiste pas aux offices. À la fin du mois, après que la passion d’Hélène pour le docteur Deberle ait été remplacée par une passion pour l’église, Jeanne a une nouvelle crise. Sa maladie dure trois semaines, pendant lesquelles elle est assidue par Hélène et le docteur Deberle à l’exclusion de tous les autres. Finalement, le docteur utilise des sangsues et Jeanne se rétablit. Ayant sauvé la vie de sa fille, Hélène avoue qu’elle aime le docteur.
Cependant, alors que Jeanne se remet de ses blessures, elle voit Hélène et le Docteur discuter tranquillement et se rend compte qu’il prend sa place dans l’affection d’Hélène. Elle est alors consumée par une intense jalousie et refuse de le voir. Les symptômes de sa maladie reviennent chaque fois qu’il est présent, jusqu’à ce qu’Hélène le chasse enfin de chez elle.
Hélène se rend compte que Malignon poursuit Juliette et que les deux envisagent un rendez-vous. Elle apprend par Mère Fétu que Malignon a pris des chambres dans son immeuble, et devine que ce sera le lieu où lui et Juliette se retrouveront. Lorsqu’Hélène sort ostensiblement pour apporter des chaussures à Mère Fétu, mais en réalité pour visiter les chambres (Mère Fétu croit organiser un lieu de rencontre pour Hélène et le Docteur), Jeanne est extraordinairement affligée de se retrouver seule, d’autant plus qu’Hélène ne donne aucune explication pour ne pas l’avoir emmenée avec lui.
Le lendemain, Hélène tente de prévenir Juliette de ne pas se présenter à son rendez-vous avec Malignon, prévu cet après-midi, mais elle n’y parvient pas. Hélène glisse un mot dans la poche du Docteur avec l’adresse et l’heure du rendez-vous. Cet après-midi-là, elle décide de se rendre à l’appartement et d’arrêter le rendez-vous, mais avant de pouvoir y aller, Jeanne insiste pour l’accompagner. Hélène lui dit qu’elle ne peut pas y aller, et Jeanne devient hystérique d’être laissée et de se faire mentir. Elle dit qu’elle mourra si elle est laissée pour compte. Hélène y va quand même. A l’appartement, elle rencontre Mère Fétu qui, sentant avoir joué le rôle de la entremetteuse et de la confidente d’Hélène, la fait entrer dans l’appartement d’un regard complice. Hélène réussit à stopper le rendez-vous, mais au moment où les futurs amoureux se séparent, Henri entre. Il pense qu’Hélène s’est arrangée pour qu’ils soient seuls ensemble. Hélène cède à ses sentiments et tous deux font enfin un amour passionné.
Pendant ce temps, Jeanne, seule, furieuse, confuse et jalouse, se rend malade en accrochant ses bras à la fenêtre de sa chambre sous la pluie. Devenant de plus en plus léthargique et apathique, elle croit que sa mère ne se soucie plus d’elle, surtout après avoir vu sa mère et le Dr Deberle échanger des regards silencieux et entendus alors qu’ils planifiaient une excursion familiale en Italie. Finalement, elle tombe gravement malade et Deberle lui diagnostique une phtisie galopante (la même maladie dont est morte sa grand-mère Ursule) et lui donne trois semaines à vivre. Le moment venu, elle meurt. Hélène est complètement affligée, se sentant responsable de la mort de sa fille. Deux ans plus tard, elle épouse M. Rambaud et tous deux rentrent à Marseille.
Le roman est inhabituel parmi la série des Rougon-Macquart de Zola, avec une absence inhabituelle de critique sociale et une concentration intense sur Hélène ; même le Dr Deberle reste un personnage flou. Jeanne est peut-être une victime, mais peut-être aussi Hélène, réprimée par sa situation à chaque étape de sa vie de devoir.