Résumé du roman « Le Père Goriot » de Honoré de Balzac
Les principaux événements ont lieu à la pension « Mamashi » Vokė. Fin novembre 1819, sept « pique-assiettes » permanents se trouvent ici : au deuxième étage – la demoiselle Quiz Tayfer avec un parent éloigné de Madame Couture ; le troisième – un fonctionnaire à la retraite Poiret et un mystérieux monsieur d’âge moyen nommé Vautrin ; le quatrième – la vieille fille Mademoiselle Michonneau, ancienne marchande de grains à Goriot et élève d’Eugène de Rastignac, venue d’Angoulême à Paris. Tous les locataires méprisent unanimement père Goriot, qu’on appelait autrefois « maître » : s’étant installé avec Madame Vauquet en 1813, il prit la meilleure chambre au deuxième étage – alors il avait visiblement de l’argent, et l’hôtesse avait l’espoir de mettre fin à son veuvage . Elle entra même dans une partie des frais de la table commune, mais les « vermicelles » n’apprécièrent pas ses efforts. La mère déçue, Voke, a commencé à le regarder de travers et il a pleinement justifié ses mauvaises attentes : deux ans plus tard, il a déménagé au troisième étage et a arrêté de chauffer en hiver. Les domestiques et les locataires perspicaces comprirent très vite la raison d’une telle chute : de temps en temps, de jolies demoiselles venaient en secret chez Papa Goriot – apparemment, le vieux lubrique dilapidait sa fortune pour ses maîtresses. Certes, il a essayé de les faire passer pour ses filles – un mensonge stupide qui n’a fait qu’amuser tout le monde. À la fin de la troisième année, Goriot déménage au quatrième étage et commence à marcher en haillons.
Pendant ce temps, la vie mesurée de la Voke House commence à changer. Le jeune Rastignac, enivré par le faste de Paris, décide d’entrer dans la haute société. De tous ses riches parents, Eugène ne peut compter que sur la vicomtesse de Bosean. Après lui avoir envoyé une lettre de recommandation de sa vieille tante, il reçoit une invitation au bal. Le jeune homme aspire à se rapprocher d’une noble dame et son attention est attirée par la brillante comtesse Anastasi de Resto. Le lendemain, il parle d’elle à ses compagnons au petit déjeuner, et apprend des choses étonnantes : il s’avère que le vieux Goriot connaît la comtesse et, selon Vautrin, aurait récemment payé ses factures en souffrance à l’usurier Gobsek. A partir de ce jour, Vautrin commence à suivre de près toutes les actions du jeune homme.
La première tentative d’établir une connaissance laïque s’avère être une humiliation pour Rastignac : il vient à pied chez la comtesse, provoquant des sourires méprisants de la part des domestiques, ne parvient pas à trouver immédiatement le salon, et la maîtresse de maison lui fait comprendre qu’elle voulait être seule avec le comte Maxime de Tray. Rastignac enragé est imprégné d’une haine sauvage pour le bel homme arrogant et jure de triompher de lui. Pour couronner le tout, Eugène se trompe en mentionnant le nom de Papa Goriot, qu’il a aperçu par hasard dans la cour de la maison comtale. Un jeune homme abattu rend visite à la vicomtesse de Bosean, mais choisit pour cela le moment le plus inapproprié : un coup dur attend son cousin – le marquis d’Ajuda-Pinto, qu’elle aime passionnément, compte se séparer d’elle pour un mariage profitable. La duchesse de Langeais est heureuse de partager cette nouvelle avec sa « meilleure amie ». La vicomtesse change précipitamment de sujet de conversation, et l’énigme qui tourmentait Rastignac est aussitôt résolue : Anastasi de Resto portait le nom de Goriot lorsqu’elle était fille. Ce misérable a aussi une seconde fille, Delphine, l’épouse du banquier de Nucingen. Les deux beautés ont en fait renié leur vieux père, qui leur a tout donné. La Vicomtesse conseille à Rastignac de profiter de la rivalité entre les deux sœurs : contrairement à la Comtesse Anastasi, la Baronne Dolphin n’est pas acceptée dans la haute société – pour une invitation chez la Vicomtesse de Beaucéant, cette femme lèchera toute la saleté des rues adjacentes .
De retour à la pension, Rastignac annonce qu’il prend désormais papa Goriot sous sa protection. Il écrit une lettre à sa famille, la suppliant de lui envoyer douze cents francs. C’est un fardeau presque insupportable pour la famille, mais le jeune ambitieux a besoin d’acquérir une garde-robe à la mode. Vautrin, qui a deviné les projets de Rastignac, invite le jeune homme à prêter attention au Thyfer Quiz. La jeune fille végète dans la pension parce que son père, le banquier le plus riche, ne veut pas la connaître. Elle a un frère : il suffit de le retirer de la scène pour que la situation change – Quiz deviendra l’unique héritier. Vautrin se charge de l’élimination du jeune Thyfer, et Rastignac devra lui en payer deux cent mille, une bagatelle en comparaison du millionième de dot. Le jeune homme est obligé d’admettre que cet homme terrible a dit grossièrement la même chose que la vicomtesse de Beaucéan. Sentant instinctivement le danger d’un accord avec Vautrin, il décide de s’attirer les faveurs de Delphine de Nucingen. En cela, il est aidé de toutes les manières possibles par le père Goriot, qui déteste les deux gendres et leur reproche les malheurs de ses filles. Eugène rencontre Delphine et tombe amoureux d’elle. Elle lui rend la pareille, car il lui a rendu un service précieux en gagnant sept mille francs : la femme du banquier ne peut pas rembourser la dette – son mari, ayant empoché une dot de sept cent mille francs, la laisse pratiquement sans le sou.
Rastignac commence à mener la vie d’un dandy laïc, même s’il n’a toujours pas d’argent, et le tentateur-Vautrin lui rappelle constamment les futurs millions de Victoria. Cependant, des nuages s’amoncellent sur Vautrin lui-même : la police soupçonne que sous ce nom se cache le forçat fugitif Jacques Collin, surnommé Tromperie-Mort – l’aide d’un des « pique-assiettes » de la pension du Vauquet est nécessaire pour le démasquer. Contre un solide pot-de-vin, Poiret et Michonot acceptent de jouer le rôle de détectives : ils doivent découvrir si Vautrin a un stigmate sur l’épaule.
La veille du dénouement fatal, Vautrin informe Rastignac que son ami le colonel Francessini a provoqué en duel Thyfer le fils. Parallèlement, le jeune homme apprend que papa Goriot n’a pas perdu de temps : il a loué un bel appartement pour Eugène et Delphine et a chargé l’avocat Derville de mettre fin aux atrocités de Nusingen – désormais, sa fille aura trente-six mille francs de revenu annuel. Cette nouvelle met fin aux hésitations de Rastignac : il veut prévenir les Thaifer père et fils, mais le prudent Vautrin le complète avec du vin mélangé à des somnifères. Le lendemain matin, ils font le même tour avec lui : Michonneau mélange à son café une drogue qui lui provoque un afflux de sang à la tête – l’insensible Vautrin est déshabillé, et la marque apparaît sur son épaule après avoir tapé dans sa paume.
D’autres événements se produisent rapidement et la mère Voke perd soudainement tous ses invités. D’abord, ils viennent chercher Victorina Tayfer : le père convoque la fille, car son frère est mortellement blessé lors d’un duel. Puis les gendarmes font irruption dans la pension : ils ont reçu l’ordre de tuer Vautrin à la moindre tentative de résistance, mais il fait preuve du plus grand sang-froid et se rend sereinement à la police. Empruntés d’une admiration involontaire pour ce « génie des travaux forcés », les étudiants dînant à la pension chassent les espions volontaires : Michonneau et Poiret. Et papa Goriot offre à Rastignac un nouvel appartement, ne lui demandant qu’une chose : lui permettre de vivre à l’étage du dessus, à côté de sa bien-aimée Delphine. Mais tous les rêves du vieil homme s’effondrent. Pressé contre le mur par Derville, le baron de Nucingen avoue que la dot de son épouse a été investie dans une fraude financière. Goriot est horrifié : sa fille est entièrement à la merci du banquier malhonnête. Cependant, la situation d’Anastasi est encore pire : sauvant Maxime de Trai d’une prison pour dettes, elle met en gage les diamants de la famille à Gobsek, et le comte de Resto l’apprend. Il lui en faut encore douze mille et son père a dépensé le dernier argent pour un appartement pour Rastignac. Les sœurs commencent à se couvrir d’insultes, et au milieu de leur querelle, le vieil homme tombe comme renversé – il a reçu un coup.
Père Goriot meurt le jour où la vicomtesse de Beaucéant donne son dernier bal : incapable de survivre à la séparation d’avec le marquis d’Ajuda, elle quitte le monde pour toujours. Après avoir dit au revoir à cette femme étonnante, Rastignac se précipite vers le vieil homme, qui appelle en vain ses filles. Des étudiants pauvres – Rastignac et Bianchon – enterrent le malheureux père avec leurs derniers sous. Deux voitures vides avec des armoiries escortent le cercueil jusqu’au cimetière du Père Lachaise. Du haut de la colline, Rastignac regarde Paris et se jure de réussir à tout prix – et va d’abord dîner chez Delphine de Nucingen.