Résumé du roman « La Religieuse » de Denis Diderot
L’histoire est écrite sous la forme de notes de l’héroïne adressées au marquis de Croamar, à qui elle demande de l’aide et lui raconte à cet effet l’histoire de ses malheurs.
Le nom de l’héroïne est Maria-Suzanne Simonen. Son père est avocat, il a une grande fortune. Elle n’est pas appréciée dans la maison, même si elle surpasse les sœurs en beauté et en qualités spirituelles, et Suzanne suppose qu’elle n’est pas la fille de M. Simonen. Les parents proposent à Suzanne de devenir monachiste au monastère Sainte-Marie sous prétexte qu’ils sont fauchés et ne pourront pas lui donner de dot. Suzanne ne veut pas ; elle a été persuadée de servir comme novice pendant deux ans, mais après l’expiration du mandat, elle refuse toujours de devenir religieuse. Elle est emprisonnée dans une cellule ; elle décide de faire semblant d’être d’accord, mais veut en fait protester publiquement le jour de sa tonsure ; à cet effet, elle invite amis et copines à la cérémonie et, répondant aux questions du prêtre, refuse de prononcer un vœu. Un mois plus tard, ils la ramènent à la maison ; elle est enfermée, ses parents ne veulent pas la voir. Le père Seraphim (le confesseur de Suzanne et de sa mère), avec la permission de la mère, informe Suzanne qu’elle n’est pas la fille de M. Simonen, M. Simonen le devine, donc la mère ne peut pas l’assimiler aux filles légitimes, et les parents veut minimiser sa part d’héritage, et elle n’a donc d’autre choix que d’accepter le monachisme. La mère accepte de rencontrer sa fille et lui dit que par son existence elle lui rappelle la fameuse trahison du vrai père de Suzanne, et sa haine envers cet homme s’étend à Suzanne. La mère veut que sa fille expie son péché, c’est pourquoi elle épargne une contribution au monastère pour Suzanne. Il dit qu’après une escapade au monastère Sainte-Marie, Suzanne n’a plus rien à penser à son mari. La mère ne veut pas que Suzanne provoque des conflits dans la maison après sa mort, mais elle ne peut pas officiellement priver Suzanne de l’héritage, car pour cela, elle doit se confesser à son mari.
Après cette conversation, Suzanne décide de devenir religieuse. Le monastère Lonshansky accepte de le prendre. Suzanne fut amenée au monastère alors qu’une certaine Madame de Mony venait d’y devenir abbesse, femme bonne, intelligente, qui connaît bien le cœur humain ; elle et Suzanne deviennent immédiatement sympathiques. Pendant ce temps, Suzanne devient novice. Elle se décourage souvent à l’idée de devenir bientôt religieuse et court alors chez l’abbesse. L’abbesse a un don particulier de consolation ; toutes les religieuses viennent à elle dans les moments difficiles. Elle console Suzanne. Mais à mesure que le jour approche, la tonsure de Suzanne est souvent saisie d’une telle mélancolie que l’abbesse ne sait que faire. Le don de consolation la quitte ; elle ne peut rien dire à Suzanne. Lors de la prise de tonsure, Suzanne est en profonde prosternation, elle ne se souvient pas du tout de ce qui s’est passé ce jour-là. La même année, M. Simonen, abbesse et mère de Suzanne, décède. Le don de consolation revient à l’abbesse dans ses derniers instants ; elle meurt avec le pressentiment d’un bonheur éternel. Avant sa mort, la mère donne à Suzanne une lettre et de l’argent ; dans la lettre – une demande à la fille d’expier le péché maternel par ses bonnes actions. A la place de Madame de Mony, c’est sœur Christine, une femme mesquine et bornée, qui devient abbesse. Elle est friande des nouveaux courants religieux, fait participer les religieuses à des rituels ridicules, fait revivre les méthodes de repentir, épuisant la chair, qui ont été annulées par sœur de Mony. Suzanne loue à chaque occasion l’ancienne abbesse, n’obéit pas aux coutumes rétablies par sœur Christine, rejette tout sectarisme, apprend par cœur la charte pour ne pas faire ce qui n’y est pas inclus. Par ses discours et ses actions, elle captive également certaines religieuses et acquiert une réputation de rebelle. On ne peut l’accuser de rien ; alors sa vie devient insupportable : ils interdisent à tout le monde de communiquer avec elle, la punissent constamment, gênent son sommeil, prient, volent des choses, gâchent le travail que Suzanne a fait. Suzanne pense au suicide, mais voit que tout le monde le veut et abandonne cette intention. Elle décide de rompre le vœu. Pour commencer, elle souhaite rédiger une note détaillée et la remettre à un laïc. Suzanne prend beaucoup de papier à l’abbesse sous prétexte qu’elle a besoin d’écrire une confession, mais elle soupçonne que le papier est allé à d’autres notes.
Suzanne parvient à remettre les papiers à sœur Ursula, qui traite Suzanne de manière amicale, pendant la prière ; cette religieuse éliminait constamment, tant bien que mal, les obstacles dressés à Suzanne par d’autres religieuses. Suzanne est fouillée, ces papiers sont fouillés partout ; elle est interrogée par l’abbesse et ne peut rien réaliser. Suzanne est jetée dans un cachot et libérée le troisième jour. Elle tombe malade, mais se rétablit bientôt. Cependant, le temps approche où l’on vient à Longchamp pour écouter les chants religieux ; Comme Suzanne a une très bonne voix et de très bonnes capacités musicales, elle chante dans une chorale et apprend à chanter à d’autres religieuses. Parmi ses élèves se trouve Ursula. Suzanne lui demande de transmettre les notes à un avocat compétent ; Ursula le fait. Suzanne connaît un grand succès auprès du public. Certains laïcs font sa connaissance ; elle rencontre M. Manuri, qui a repris son entreprise, discute avec les gens qui viennent chez elle, essayant de les intéresser à son sort et d’acquérir des mécènes. Lorsque la communauté apprend la volonté de Suzanne de rompre son vœu, elle la déclare maudite de Dieu ; vous ne pouvez même pas y toucher. Elle n’est pas nourrie, elle demande elle-même à manger et on lui donne toutes sortes d’ordures. Ils se moquent d’elle de toutes les manières possibles (ils ont cassé sa vaisselle, sorti des meubles et autres objets de sa cellule ; la nuit, ils font du bruit dans sa cellule, brisent du verre, versent du verre brisé sous ses pieds). Les religieuses croient qu’un démon est entré en Suzanne et le signalent au vicaire principal, M. Eber. Il arrive et Suzanne parvient à se défendre contre les accusations. Elle est assimilée au reste des religieuses. Pendant ce temps, le procès de Suzanne est perdu. Suzanne est obligée de porter un cilice pendant plusieurs jours, de se flageller et de jeûner un jour sur deux. Elle tombe malade ; sœur Ursula s’occupe d’elle. La vie de Suzanne est en danger, mais elle se remet. Pendant ce temps, sœur Ursula tombe gravement malade et décède.
Grâce aux efforts de M. Manuri, Suzanne est transférée au monastère Arpazhonsky de Sainte-Eutropie. L’abbesse de ce monastère a un caractère extrêmement inégal et contradictoire. Elle ne se tient jamais à la bonne distance : soit elle est trop près, soit elle est trop loin ; puis tout se résout, puis cela devient très dur. Elle rencontre Suzanne avec une incroyable affection. Suzanne est surprise par le comportement d’une religieuse nommée Teresa ; Suzanne en conclut qu’elle est jalouse de son abbesse. L’abbesse loue constamment avec enthousiasme Suzanne, son apparence et ses qualités spirituelles, comble Suzanne de cadeaux et la libère des services. Sœur Thérèse souffre et veille sur eux ; Suzanne ne comprend rien. Avec l’apparition de Suzanne, toutes les irrégularités du caractère de l’abbesse furent aplanies ; la communauté passe un moment heureux. Mais Suzanne trouve parfois étrange le comportement de l’abbesse : elle inonde souvent Suzanne de baisers, la serre dans ses bras, et en même temps devient très agitée ; Suzanne, dans son innocence, ne comprend pas ce qui se passe. Un jour, l’abbesse rend visite à Suzanne la nuit. Elle frissonne, elle demande la permission de s’allonger sous les couvertures de Suzanne, se blottit contre elle, puis on frappe à la porte. Il s’avère qu’il s’agit de sœur Teresa. L’abbesse est très en colère, Suzanne demande pardon à sa sœur, et l’abbesse finit par pardonner. L’heure de la confession approche. Le père spirituel de la communauté est le Père Lemoine. L’abbesse demande à Suzanne de ne pas lui raconter ce qui s’est passé entre elle et Suzanne, mais le Père Lemoine interroge lui-même Suzanne et découvre tout. Il interdit à Suzanne de permettre de telles caresses et exigences pour éviter l’abbesse, car en elle est Satan lui-même. L’abbesse dit que le Père Lemoine a tort, qu’il n’y a rien de péché dans son amour pour Suzanne. Mais Suzanne, bien que très innocente et ne comprenant pas pourquoi le comportement de l’abbesse est un péché, décide quand même d’établir de la retenue dans leur relation. Pendant ce temps, à la demande de l’abbesse, le confesseur change, mais Suzanne suit strictement les conseils du père Lemoine. Le comportement de l’abbesse devient très étrange : elle arpente les couloirs la nuit, surveille constamment Suzanne, la surveille à chaque pas, est terriblement angoissée et dit qu’elle ne peut pas vivre sans Suzanne. Les jours heureux dans la communauté se terminent ; tout est soumis à l’ordre le plus strict. L’abbesse passe de la mélancolie à la piété, et de lui au délire. Le chaos règne dans le monastère. L’abbesse souffre énormément, demande à prier pour elle, jeûne trois fois par semaine et se fustige. Les religieuses détestaient Suzanne. Elle partage sa douleur avec son nouveau confesseur, le père Morel ; elle lui raconte sa vie, parle de son aversion pour le monachisme. Lui aussi s’ouvre pleinement à elle ; il s’avère qu’il déteste aussi sa position. Ils se voient souvent, leur sympathie mutuelle augmente. Pendant ce temps, l’abbesse commence à avoir de la fièvre et du délire. Elle voit l’enfer, les flammes autour d’elle, elle parle de Suzanne avec un amour incommensurable, l’idolâtrant. Elle meurt dans quelques mois ; Sœur Teresa décède peu après.
Suzanne est accusée d’avoir ensorcelé l’abbesse décédée ; ses chagrins se renouvellent. Le confesseur la convainc de courir avec lui. En route vers Paris, il porte atteinte à son honneur. A Paris, Suzanne vit depuis deux semaines dans une sorte de bordel. Finalement, elle s’en échappe et parvient à entrer au service de la blanchisseuse. Le travail est dur, la nourriture est mauvaise, mais les propriétaires ne sont pas mauvais. Le moine qui l’a kidnappée a déjà été arrêté ; il risque la prison à vie. Son évasion est également connue partout. M. Manuri n’est plus là, elle n’a personne à consulter, elle vit dans une anxiété constante. Elle demande de l’aide au marquis de Croamart ; dit qu’elle a juste besoin d’une place de servante quelque part dans le désert, dans l’obscurité, avec des gens honnêtes.