Résumé du roman « La Princesse de Clèves » de Madame de La Fayette
Le roman se déroule au milieu du XVIe siècle. Madame de Chartres , qui a vécu de nombreuses années loin de la cour après la mort de son mari, est venue à Paris avec sa fille. Mademoiselle de Chartres se rend chez un bijoutier pour choisir quelque chose. Elle y rencontre par hasard le prince de Clèves, le deuxième fils du duc de Nevers, qui tombe amoureux d’elle au premier regard. Il veut savoir qui est cette jeune femme, et la sœur du roi Henri II, en raison de l’amitié d’une de ses demoiselles d’honneur avec Madame de Chartres, présente le lendemain à la cour la jeune beauté, qui suscite l’admiration générale. Voyant que la noblesse de la bien-aimée n’est pas inférieure à sa beauté, le prince de Clèves veut l’épouser, mais il craint que la fière Madame de Chartres ne le juge indigne de sa fille parce qu’il n’est pas le fils aîné du duc. Le duc de Nevers ne veut pas que son fils épouse Mademoiselle de Chartres, ce qui fait de la peine à Madame de Chartres, qui pense que sa fille est une personne enviable. La famille d’un autre prétendant à la main d’une jeune dame – le chevalier de Guise – ne veut pas se marier avec lui, et Madame de Chartres essaie de trouver pour sa fille une personne qui l’aurait anoblie au-dessus de ceux qui se considèrent comme supérieurs à elle. Son choix se porte sur le fils aîné du duc de Montpensier, mais à cause des intrigues d’une maîtresse de longue date du roi, Madame de Valentinois, ses plans échouent. Le duc de Nevers meurt subitement, et le prince de Clèves demande bientôt la main de Mademoiselle de Chartres.
Madame de Chartres demanda l’avis de sa fille et apprit qu’elle n’avait pas d’inclination particulière pour le prince de Clèves, mais qu’elle respectait sa dignité, aussi accepta-t-elle la proposition ; bientôt, Mademoiselle de Chartres devint princesse de Clèves. Élevée dans des règles strictes, elle se conduit impeccablement, et la vertu lui donne la paix et le respect. Le prince de Clèves aime sa femme, mais sent qu’elle ne répond pas à son amour passionné. Cela assombrit son bonheur.
Henri II envoie le comte de Randall en Angleterre pour féliciter la reine Élisabeth de son accession au trône. Élisabeth d’Angleterre, ayant entendu parler de la renommée du duc de Nemours, s’enquiert de lui auprès du comte avec une telle ferveur que le roi, après son rapport, conseille au duc de Nemours de demander la main de la reine d’Angleterre. Le duc envoie son proche Lineroly en Angleterre pour connaître l’humeur de la reine et, encouragé par les informations reçues de Lineroly, se prépare à comparaître devant Élisabeth. Arrivé à la cour d’Henri II pour assister au mariage du duc de Lorraine, le duc de Nemours fait la connaissance de la princesse de Clèves au bal et s’éprend d’elle. Elle remarque ses sentiments et, lorsqu’elle rentre chez elle, elle parle du duc à sa mère avec un tel enthousiasme que Madame de Chartres comprend immédiatement que sa fille est amoureuse, bien qu’elle ne s’en rende pas compte elle-même. Protégeant sa fille, Madame de Chartres lui apprend que le duc de Nemours serait amoureux de l’épouse du Dauphin, Marie Stuart, et lui conseille de ne pas rendre visite trop souvent à la reine-Dauphine pour ne pas être impliquée dans des histoires d’amour.
La princesse de Clèves a honte de son amour pour le duc de Nemours : mieux vaut être une épouse digne et ne pas avoir de sentiments pour celui qui veut se servir d’elle pour cacher sa relation avec la reine-Dauphine. Madame de Chartres tombe gravement malade. Ayant perdu tout espoir de guérison, elle donne un conseil à sa fille : se retirer de la cour et rester religieusement fidèle à son mari. Elle lui dit que mener une vie vertueuse n’est pas aussi difficile qu’il n’y paraît – il est beaucoup plus difficile de transférer les malheurs qu’entraînerait une liaison amoureuse. Madame de Chartres meurt. La princesse de Clèves la pleure et décide d’éviter la compagnie du duc de Nemours. Le mari l’emmène au village. Le duc vient rendre visite au prince de Clèves dans l’espoir de voir la princesse, mais elle ne l’accepte pas.
La princesse de Clèves revient à Paris. Elle pense que ses sentiments pour le duc de Nemours se sont éteints. La reine-Dauphine lui apprend que le duc de Nemours a abandonné son projet de demander la main de la reine d’Angleterre. Tout le monde pense que le simple amour pour une autre femme pourrait l’inciter à le faire. Lorsque la princesse de Clèves suggère que le duc est amoureux de la reine-Dauphine, elle répond que le duc ne lui a jamais montré d’autres sentiments que la piété laïque. Apparemment, la chérie du duc ne répond pas à ses sentiments, car son ami le plus proche de Chartres – l’oncle de la princesse de Clèves – n’a remarqué aucun signe de communication secrète. La princesse de Clèves devine que son comportement est dicté par son amour pour elle, et son cœur est rempli de gratitude et d’affection pour le duc. Des mots, comme par hasard prononcés par le duc au cours d’une conversation, ont confirmé sa supposition.
Pour ne pas trahir ses sentiments, la princesse de Clèves évite soigneusement le duc. Le deuil lui donne le droit de mener une vie retirée ; sa tristesse n’étonne pas non plus personne, car chacun sait combien elle était attachée à Madame de Chartres.
Le duc de Nemours vole un portrait miniature de la princesse de Clèves. La princesse voit cela et ne sait pas quoi faire. Si elle demande à rendre le portrait publiquement, alors tout le monde sera au courant de sa passion, et s’il le fait œil pour œil, il pourra lui déclarer son amour. La princesse décide de garder le silence et de faire comme si elle n’avait rien remarqué.
La reine-dauphine reçoit une lettre que le duc de Nemours aurait perdue. Elle la donne à la princesse de Clèves pour qu’elle la lise et essaie d’en identifier l’écriture. Dans une lettre, une inconnue accuse son amant d’infidélité. La princesse de Clèves est tourmentée par la jalousie. Mais il y a une erreur : en fait, ce n’est pas le duc de Nemours qui a perdu la lettre, mais de Chartres. Craignant de perdre l’affection de la reine régnante Marie de Médicis, qui exige de lui une abnégation totale, de Chartres demande au duc de Nemours de se faire passer pour le destinataire d’une lettre d’amour. Le duc de Nemours accepte de l’aider, mais se rend chez le prince de Clèves pour le consulter sur la manière de procéder. Lorsque le roi convoque d’urgence le prince, le duc reste seul avec la princesse de Clèves et lui montre une note attestant de son innocence concernant les lettres d’amour perdues.
La princesse de Clèves se rend au château de Colomiers. Le duc se rend chez sa sœur la duchesse de Merkёr dont la propriété est située à côté de Colomiers. Au cours de la promenade, il erre dans Colomiers et surprend par hasard une conversation de la princesse avec son mari. La princesse avoue qu’elle est amoureuse et demande la permission de vivre loin du monde. Elle n’a rien fait de répréhensible, mais ne veut pas être tentée. Le prince se souvient de la disparition de son portrait et suggère qu’elle l’a offert elle-même. Elle explique qu’elle ne l’a pas donné, mais qu’elle a été témoin du vol et n’a rien dit, pour ne pas provoquer une déclaration d’amour. Elle ne mentionne pas le nom de la personne qui a éveillé en elle un sentiment si fort, mais le duc comprend qu’il s’agit de lui. Il se sent immensément heureux et malheureux en même temps. Le prince de Clèves est impatient de savoir à qui appartiennent les pensées de sa femme. Il parvient à découvrir qu’elle aime le duc de Nemours.
Le duc de Nemours, étonné de l’action de la princesse, en parle à de Chartres, sans citer de noms. Ce dernier comprend que le duc a quelque chose à voir avec cette histoire. Lui-même, à son tour, raconte à sa maîtresse, Madame de Martigues, « l’action extraordinaire d’une personne qui a avoué à son mari la passion qu’elle ressentait pour lui », et dit que l’objet de cette passion ardente est le duc de Nemours. Madame de Martigues raconte l’histoire à la reine-dauphine, et elle à la princesse de Clèves, qui commence à soupçonner son mari d’avoir confié son secret à l’un de ses amis. Elle accuse le prince d’avoir divulgué son secret, et maintenant tout le monde le sait, y compris le duc. Le prince jure qu’il a fidèlement gardé le secret, et les époux ne comprennent pas comment leur conversation est devenue connue.
Deux mariages sont célébrés à la cour en même temps : celui de la princesse Élisabeth, fille du roi, avec le roi d’Espagne, et celui de la sœur du roi, Marguerite de France, avec le duc de Savoie. Le roi organise à cette occasion le tournoi. Le soir, alors que le tournoi est presque terminé et que tout le monde va se disperser, Henri II appelle au combat le comte de Montgomery. Au cours du match, un fragment de la lance du comte Montgomery pénètre dans l’œil du roi. La blessure est si grave que le roi meurt bientôt. Le sacre de François II doit avoir lieu à Reims, et toute la cour s’y rend. Apprenant que la princesse de Clèves ne suit pas la cour, le duc de Nemours va la voir avant de partir. A la porte, il se heurte à la duchesse de Nevers et à Madame de Martigues, qui sortent de la maison de la princesse. Il demande à la princesse de l’accepter, mais elle passe par la femme de chambre, elle se sent mal et ne peut l’accepter. Le prince de Clèves se rend compte que le duc de Nemours est venu voir sa femme. Il lui demande de lui faire la liste de tous ceux qui lui ont rendu visite ce jour-là, et comme il n’entend pas le nom du duc de Nemours, il lui pose une question directe. La princesse explique qu’elle n’a pas vu le duc. Le prince souffre de jalousie et dit qu’elle a fait de lui l’homme le plus malheureux de la terre. Le lendemain, il part sans avoir vu sa femme, mais lui envoie quand même une lettre pleine de tristesse, de tendresse et de générosité. Elle lui répond en lui assurant que son comportement est, était et sera parfait.
La princesse de Clèves se rend à Colomiers. Le duc de Nemours, sous un prétexte quelconque, demande au roi de partir en voyage à Paris, mais se rend à Colomiers. Le prince de Clèves devine les plans du duc et envoie un jeune noble de son entourage le suivre. En entrant dans le jardin et en s’approchant de la fenêtre du pavillon, le duc voit la princesse attacher des arcs sur une canne qui lui appartenait. Puis elle admire le tableau, où il est représenté avec un certain nombre d’autres militaires qui ont participé au siège de Metz. Le duc fait quelques pas, mais touche le cadre de la fenêtre. La princesse se tourne vers le bruit et, le voyant, disparaît aussitôt. La nuit suivante, le duc revient sous la fenêtre du pavillon, mais elle n’apparaît pas. Il rend visite à sa sœur, Madame de Merkёr, qui habite à côté, et mène habilement la conversation sur le fait que sa sœur l’invite à l’accompagner chez la princesse de Clèves. La princesse fait tout son possible pour qu’elle ne passe pas une minute seule avec le duc.
Le duc revient à Chambord, où se trouvent le roi et la cour. Le messager du prince arrive avant lui à Chambord et lui annonce que le duc a passé deux nuits dans le jardin, puis qu’il était à Colomiers avec Madame de Merkör. Le prince ne supporte pas le malheur, il commence à avoir de la fièvre. Apprenant cela, la princesse se précipite vers son mari. Il lui adresse des reproches, car il pense qu’elle a passé deux nuits avec le duc. La princesse lui jure qu’elle n’avait pas l’intention de le trahir. Le prince est heureux que sa femme mérite le respect qu’il lui porte, mais il ne peut se remettre du choc et meurt quelques jours plus tard. Comprenant qu’elle est responsable de la mort de son mari, la princesse de Clèves ressent pour elle-même et pour le duc de Nemours une haine brûlante. Elle pleure amèrement son mari et va se comporter le reste de sa vie comme il aurait été agréable pour lui s’il était en vie. Consciente qu’il exprimait la crainte qu’elle n’épouse après sa mort le duc de Nemours, elle décida fermement de ne jamais le faire.
Le duc de Nemours avoue à de Chartres ses sentiments pour sa nièce et lui demande de l’aider à la voir. Chartres accepte volontiers, car le duc lui semble le plus digne prétendant à la main de la princesse de Clèves. Le duc déclare son amour à la princesse et raconte comment il a appris ses sentiments pour lui, étant témoin de sa conversation avec le prince. La princesse de Clèves ne cache pas qu’elle aime le duc, mais refuse de l’épouser. Elle croit que le duc est coupable de la mort de son mari et croit fermement qu’un mariage avec lui est contraire à son devoir.
La princesse de Clèves part pour son lointaine résidence et tombe gravement malade. Après s’être remise de sa maladie, elle s’installe au monastère et personne ne parvient à la convaincre de revenir à la cour. Le duc de Nemours se rend lui-même chez elle, mais la princesse refuse de l’accepter. Parfois, elle vit au monastère, le reste du temps, en sa possession. Et sa courte vie sera un exemple de vertus uniques.