Résumé de « Nicomède » de Pierre Corneille
Nicomède est une tragédie du dramaturge français Pierre Corneille , créée en 1651.
La pièce est inspirée d’un passage de douze lignes d’un ouvrage plus long de l’historien antique Justin sur la politique de Rome à l’égard de ses alliés, en particulier les princes d’Orient. Corneille, pris dans la Fronde , alors à son apogée, fut inspiré à écrire une pièce dont le principe de base est un affrontement entre idéaux aristocratiques et politiques – un affrontement entre héros et État.
La tragédie met en scène deux frères, Nicomède et Attale, tous deux fils du même père, Prusias, roi de Bithynie. Attale, fils de Prusias et de sa seconde épouse Arsinoé, a été élevé à Rome, d’où il est récemment revenu. Nicomède, au contraire, déteste Rome, inspiré par l’ exemple d’ Hannibal : loyal, courageux et fier, il commande l’armée de Prusias. L’ambitieuse Arsinoé, qui règne à la cour, dominant son mari, déteste Nicomède, et cherche à mettre son jeune fils sur le trône à la place de son frère aîné. Dans un autre rebondissement, Laodice, la jeune reine d’Arménie qui a été placée sous la tutelle de Prusias par son père, est aimée par les deux frères, bien que sa préférence va à Nicomède.
L’action : le peuple se révolte et proclame Nicomède roi après qu’il ait été victime des machinations d’Arsinoé, qui le fait destituer à son arrivée à la cour et le place sous la garde de Rome (en la personne de l’ambassadeur romain Flaminius). Mais un étranger le libère. Prusias et Flaminius ayant choisi de fuir, Arsinoé se retrouve sans soutien lorsque le prince-héros Nicomède revient. Prusias et Flaminius, dans une situation désespérée, décident de revenir pour mourir avec elle, mais Nicomède choisit de leur pardonner à tous les trois.
L’homme mystérieux qui a libéré Nicomède n’est autre qu’Attale, et c’est lui qui dénoue les intrigues. Pourtant, tous les applaudissements tombent sur Nicomède. Il revient sur le trône, prenant peu à peu les rênes du pouvoir, contre l’opposition de Prusias, qui les abandonne malgré lui, ayant voulu auparavant envoyer Nicomède à Rome en otage. Il clôt la pièce par une réponse qui n’est pas loin de la comédie, qui a pour effet de faire de lui un roi dénué de crédibilité. La voie est alors libre pour Nicomède, qui acquiert à la fois le pouvoir et l’amour de Laodice grâce à sa générosité d’esprit. Il calme le soulèvement populaire qui réclamait sa royauté, acceptant de vivre en alliance amicale avec Rome si l’empire s’abstient de réduire le royaume en servitude. Si l’harmonie familiale est rétablie à la fin de la pièce, son authenticité semble très mise en doute.
En raison de cette fin apparemment heureuse, Nicomède n’est parfois pas considéré comme une véritable tragédie. Les critiques littéraires Gustave Lanson et Paul Tuffrau observent que la tendresse et la passion ne figurent pas du tout dans la pièce – un drame dans lequel l’idée du courage comme idéal noble règne en maître.