Résumé de « Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle » de Jean de La Bruyère

Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle est un ouvrage écrit par Jean de La Bruyère en 1688. C’est un recueil de maximes et de portraits, ayant pour sujet le coutumes de son époque.

La Bruyère travailla pendant dix-sept ans avant de publier ce recueil de 420 remarques, sous forme de maximes, de réflexions et de portraits, présenté comme une simple continuation des Caractères du philosophe grec Théophraste, qu’il traduit en tête de l’ouvrage1. L’auteur aurait commencé la rédaction de cet ouvrage dès 1670, et il mourut en 1696 après l’avoir revu et corrigé pour une neuvième et dernière édition, posthume celle-là. Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle sont ainsi passés de 420 remarques en 1688 à 1120 en 1694. C’est donc l’œuvre de toute une vie, en même temps que la seule œuvre que La Bruyère ait publiée.

Dans son livre, l’auteur exprime sa préférence pour les Anciens, dès l’épigraphe en latin d’Érasme. Il affirme ne traduire que l’œuvre de Théophraste à partir du grec, se plaçant ainsi directement et ouvertement dans la lignée de ce philosophe de l’Antiquité, soulignant sa fidélité à la tradition des philosophes moraux. Cependant, à la fin du Discours sur Théophraste, il revendique son originalité en évoquant les « nouveaux Caractères ». Ce terme d’« originalité » doit être compris à la fois comme un retour aux origines et comme la création d’une nouvelle origine, comme l’a justement observé Emmanuel Bury. Ce recueil de caractères connaît un grand succès, Jean de La Bruyère publiant huit éditions de son vivant, chacune enrichie de nombreuses additions. Le succès de l’œuvre repose sur sa qualité, notamment l’originalité surprenante de sa structure, son style brillant, ainsi que la véracité de la peinture des mœurs contemporaines. Elle reflète les problèmes sociaux et culturels et critique l’importance de la mode.

Jean de La Bruyère faisait des observations sur la société qui l’entourait, en particulier la cour où il était au service du Duc de Condé en tant que précepteur de son fils. Il affirmait que « le philosophe consume sa vie à observer les hommes ». Dans la préface de son ouvrage, il écrit : « Je rends au public ce qu’il m’a prêté ; j’ai emprunté de lui la matière de cet ouvrage […] », qualifiant son travail de portrait d’après nature. Il souhaitait associer le plaisir et l’instruction, déclarant : « on ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction ; et s’il arrive que l’on plaise, il ne faut pas néanmoins s’en repentir, si cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent instruire. » Ainsi, il se retirait volontairement de son œuvre pour décrire objectivement sa société ; cependant, le « je » de La Bruyère transparaît souvent sous le masque du moraliste.

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