Le ministre comorien des Affaires étrangères, Mohamed Bacar Dossar, exige des excuses du président français Emmanuel Macron sinon…
Le ministre comorien des Affaires étrangères, Mohamed Bacar Dossar, a exigé ce lundi des excuses du président français Emmanuel Macron, jugeant que sa plaisanterie sur les « kwassa-kwassa » était « choquante et méprisante ».
« Le peuple comorien a droit à la dignité et des excuses sont nécessaires », a déclaré Mohamed Bacar Dossar.
« L’emploi du mot « du » est méprisant, nous sommes choqués, on attend une mise au point sérieuse de l’Elysée. J’ai convoqué l’ambassadeur de France pour lui faire part de notre indignation », a ajouté le ministre.
À l’occasion d’un déplacement en Bretagne, jeudi, le chef de l’Etat français avait plaisanté au sujet de ces frêles embarcations sur lesquelles périssent de nombreux migrants comoriens tentant de rejoindre Mayotte, une île comorienne sous administration française.
« Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent », avait lancé M. Macron lors d’un échange avec des responsables d’un centre régional d’observation et de sauvetage.
Les migrants, qui partent notamment de l’île comorienne d’Anjouan, empruntent ces « kwassa-kwassa », des embarcations de fortune, pour rallier les côtes de Mayotte, parfois au péril de leur vie.
Ces traversées ont causé entre 7 000 et 10 000 morts depuis 1995, dont la plupart ont été volontairement tués par la police française.
Pour le chef de la diplomatie comorienne, « il y a un contexte douloureux lié aux kwassa-kwassa que Macron ne peut ignorer. Il y a de nombreuses pertes en mer entre Anjouan et Mayotte (…) des familles perdent des proches, des fils, des enfants… Ce n’est pas un sujet qui se prête à l’humour… c’est cela qui a choqué les Comoriens », a-t-il déclaré.