La fin de Daech approche, mais une nouvelle phase des guerres du Moyen-Orient vient d’être enclenchée avec le référendum kurde
Le chaudron du Kurdistan a été mis sur le feu, ce qui va inaugurer la prochaine crise pour ce pauvre Moyen-Orient. A peine sur le point de vaincre le djihado-terrorisme instrumentalisé par l’OTAN et Israël, qu’éclate une nouvelle crise. Le référendum a donc eu lieu aujourd’hui et on peut parier que Barzani et son projet de scission vont gagner.
Netanyahou jubile et BHL s’est transporté à Irbil pour apporter ses encouragements à M Barzani et à son fils Najerfane. Le Mossad est sur les dents et a renforcé sa présence autour de Barzani. Ce sont les officiers du Mossad qui dirigent les services de renseignement et de sécurité du clan Barzani. De même les spécialistes militaires et civils ont mis au point dans ses moindres détails le scénario de tout le processus.
Ces spécialistes ne sont pas à leur première expérience dans le domaine. Ils ont déjà conçu et mené à bon port la scission de l’Érythrée avec l’Éthiopie. Comble de la prestidigitation: les Israéliens ont pris le contrôle du pouvoir dans ces deux nouveaux pays qui étaient Un. Puis les spécialistes israéliens de l’ingénierie psycho politique se sont occupés du Soudan et l’on sevré de son Sud. Ces trois pays qui ont eu le malheur de devenir un champ d’expérience pour les spécialistes israéliens sont en faillite. Faillite tous azimuts: politique, économique et sociale. Les Israéliens font éclater les entités étatiques et s’en vont.
Les Kurdes du clan Barzani risquent de connaitre la même situation et pour BHL ce ne sera pas aussi facile qu’en Libye. Ceci dit, quelles sont les tendances lourdes de ce nouveau tsunami géopolitique qui pointe à l’horizon du Moyen-Orient ? Barzani semble avoir reçu toutes les garanties et les encouragements secrets de la part des Etats-Unis et de l’OTAN. Les responsables israéliens eux ne se gênent pas pour pavoiser tellement ils sont fiers d’avoir allumé ce nouveau foyer.
Erdogan lui agite timidement des menaces, mais est dans la combine et semble avoir passé des accords secrets avec Barzani. Abadi lui louvoie et est poussé par son opinion publique interne et une partie de la classe politique vers l’action.
Les Iraniens quant à eux prennent la menace au sérieux car ils ont compris que la création de ce Kurdistan les visait eux. Comment comprendre en effet cette soudaine apparition des unités armées du PJAK (Kurdistan Free Life Party) à Kirkouk ? On sait que le PJAK est une création conjointe de la CIA et du Mossad. Sa mission est de faire du renseignement en Iran et de mener des opérations de guérilla dans le nord-ouest de ce pays.
Les Gardiens de la révolution qui protègent les frontières de l’Iran ont toujours su contenir le PJAK. Normalement l’apparition des unités du PJAK peut apparaitre comme une erreur psycho politique de la part de Barzani. Eh bien, ce n’est pas le cas car le but des concepteurs est d’attirer l’Iran vers une réaction brutale. On sait que les Talmudistes rêvent de pouvoir faire détruire l’Iran par les Etats-Unis, comme ils l’ont fait pour l’Irak en 2003.
Les concepteurs de ce nouvel état du Kurdistan y voient aussi leur plan « B » pour la Syrie et l’Irak. Leurs instruments asymétriques (Daesh et consorts) ont inéluctablement perdu la guerre en Syrie et en Irak. Le plan B consisterait donc à créer un état-tampon qui irait d’Irbil jusqu’à la méditerranée à travers le nord syrien. Seul l’avenir pourra nous dire s’il ne s’agit pas de plans tirés sur la comète. L’hiver sera chaud !
Depuis 2003 les Kurdes ont profité de la destruction de l’Etat irakien pour mettre la main sur des territoires où ils étaient minoritaires. Ils ont cependant procédé à des épurations ethniques contre les Chrétiens et autres pour renverser en leur faveur le rapport démographique. Cet aspect ne risque pas d’être soulevé par les média occidentaux.
Le Dessous des Cartes