L’éducation en France
L’organisation de l’éducation nationale est fortement centralisée. Cependant, depuis 1968, après des émeutes parmi les étudiants cherchant une voix plus importante dans leur administration, un mouvement de décentralisation s’est développé dans l’enseignement supérieur. Les réformes ont cherché à modifier le caractère et la structure de l’éducation, non seulement au niveau universitaire mais aussi dans les écoles primaires et secondaires. Dans ce dernier cas, l’un des principaux objectifs du gouvernement a été de permettre à 80% des élèves du secondaire d’obtenir leur baccalauréat .
La France a un enseignement public et privé. Toute l’enseignement public est gratuit et est administré par le Ministère de l’éducation nationale qui établit les programmes, emploie le personnel et exerce son autorité par l’intermédiaire de recteurs placés à la tête des académies. Cependant, alors que l’État garde le contrôle des programmes et du corps enseignant, la responsabilité de la fourniture et de l’entretien des écoles a été décentralisée depuis le début des années 80; les communes s’occupent des écoles primaires, tandis que dans l’enseignement secondaire, les départements sont responsables des collèges et les régions maintiennent les lycées.
Enseignement primaire et secondaire
L’enseignement est gratuit et obligatoire aux enfants ayant entre 6 ans et 16 ans. Les enfants de moins de 6 ans peuvent fréquenter les écoles maternelles. Les écoles primaires dispensent un enseignement élémentaire aux élèves âgés de 6 à 11 ans. L’enseignement secondaire commence dans les collèges de 11 à 15 ans. L’enseignement secondaire supérieur est dispensé dans des lycées d’enseignement général ou technique menant au baccalauréat. Des études d’une durée de deux ou trois ans peuvent déboucher sur des certificats ou diplômes professionnels. Les conseils d’école permettent aux enseignants et aux représentants des parents (et des élèves du secondaire) de se réunir pour discuter du fonctionnement des écoles.
L’enseignement supérieur
À la suite des émeutes d’étudiants de mai 1968, l’enseignement supérieur a été profondément transformé par la promulgation de réformes le 12 novembre 1968, bien que de nombreuses caractéristiques centralisatrices du passé demeurent. Auparavant, les universités étaient divisées en facultés ou collèges en fonction des matières enseignées. Après 1968, les facultés ont été remplacées par des unités d’enseignement et de recherche regroupées dans des universités multidisciplinaires autonomes gérées par des représentants élus parmi le personnel enseignant, les étudiants et l’administration. Ces institutions déterminent en grande partie leurs propres programmes de recherche, méthodes d’enseignement et moyens d’évaluation. Une grande partie du programme est toujours validée au niveau national.
L’État octroie des fonds aux universités, qu’elles répartissent entre leurs départements. Les diplômes décernés sont la licence, la maîtrise (ou master) et le doctorat. Il existe également des qualifications pédagogiques spéciales, dont l’agrégation, un concours rigoureux. Les filières universitaires traditionnelles ont été considérablement diversifiées par la création de sections technologiques spécialisées (Instituts Universitaires de Technologies; IUT) en 1966 et par la création, en 1991, d’unités professionnelles (Instituts Universitaires Professionnalisés; IUP), qui travaillent en étroite collaboration avec les entreprises. Les étudiants peuvent également postuler auprès de plusieurs universités prestigieuses ou auprès des grandes écoles, encore plus réputées que les universités, notamment dans les domaines de l’ingénierie et de la technique. Le plus connu d’entre eux est l’École Polytechnique; Fondé en 1794 pour recruter et former des techniciens pour l’armée, il est devenu l’école technique la plus importante des secteurs public et privé.
Autres caractéristiques
L’enseignement privé est principalement catholique. Bien que la constitution française proclame la laïcité de l’État, une loi de 1959 autorise les établissements privés à signer des contrats gouvernementaux prévoyant un soutien financier en contrepartie d’un contrôle. Malgré les tentatives faites par le gouvernement socialiste du début des années 80 pour rapprocher les écoles privées du secteur public, le système n’a pratiquement pas changé.
Les enseignants sont fortement syndiqués et appartiennent en grande partie à la Fédération pour l’éducation nationale et au Syndicat national des instructeurs, ainsi qu’à d’autres syndicats de gauche. Les principales associations estudiantines sont l’Union nationale des étudiants français (UNEF), l’Union des étudiants communistes de France et la Confédération nationale des étudiants français.